Focus Music-Box #50 : FauXcils

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Avril 2023
Focus Music-Box #50 : FauXcils

FauXcils vient de sortir son premier EP le 21 avril, « EP 001 ». Rencontre avec Alexandra (chant-basse) et Grégoire (batterie) qui nous parlent de cet EP et des dates à venir.

 

Pouvez-vous nous faire une petite présentation du groupe ?

Grégoire : On a créé FauXcils juste après le premier confinement. Alex a rencontré Béa Au Chef Raide, avec la volonté de partager leurs connaissances, Alex apprenant la basse à Béa et Béa apprenant le chant à Alex. Je suis venu à une répète, elles avaient une boîte à rythmes, et on s’est dit qu’avec de la batterie, ce serait pas mal. On est partis de là. Je connaissais déjà Alex qui jouait dans Drytown Project.

Béatrice : Pendant le deuxième confinement, on a enregistré chez L’Etourneur.

Grégoire : On y a enregistré 3 chansons. On en a sorti deux « I can’t breathe » et « FauXcils », avec un clip pour le morceau « FauXcils ». La troisième chanson est encore dans les stocks. On va la réenregistrer parce qu’elle a un peu évolué. On a ensuite enchainé les concerts dans les bars au El Camino, au Bar de la Plage à Rennes en novembre avec Les Bars en Trans, au Gazoline.

Béatrice : On a joué à Caen, Rouen, Rennes, Vernon.

Grégoire : A Vernon, on a fait un concert normal et on a joué un autre format où c’était séquencé. Il y avait tout d’abord Alex toute seule, ensuite Béa a cappella, puis moi à la percu. Puis on s’est retrouvés pour le final.

Est-ce qu’il y a un lead dans le groupe ?

Grégoire : Non, on joue ensemble, on compose ensemble, on s’amuse ensemble et puis ça colle bien.

Béatrice : On partage l’espace vocal avec Alex.

Grégoire : Moi je ne chante pas. C’est une volonté, mais il faut que je m’y mette. Si c’est le cas, ce sera dans les chœurs, à part si on compose une musique où je fais l’entrée. On n’est pas forcément un groupe de paroles.

 

Comment se passe le travail de composition ?

Grégoire : On a une façon de composer qui est assez instinctive. Ça va assez vite, il y a un riff qui est pas mal autant pour Béa que pour Alex ou moi, et puis ça se fait comme ça, ça marche. Disons qu’on compose assez vite même si après ça s’affine. 

Béatrice : On n’a pas d’intérêt à travailler chacun de notre côté.

Grégoire : Et on a un feeling qui fait qu’on va assez vite en peaufinant bien. A trois, tout ce qui est organisation et répèt est assez facile. 

Image retirée.

Comment peut-on qualifier votre musique ?

Béatrice : On peut dire post-rock post-punk parce que comme ça on ne se mouille pas trop. On ne veut pas ajouter trop d’étiquettes.

Grégoire : En même temps, on a beaucoup de chansons qui sont très différentes dans les styles.

Béatrice : Actuellement, on s’éloigne vachement plus du punk, voire complètement.

Grégoire : Ce serait faux de dire qu’on fait du punk.

Béatrice : Même s’il y a de l’énergie qui peut parfois être proche du punk.

Grégoire : Il y a des tempos assez rapides, et en même temps il y a des phases un peu… je n’aime pas le mot psyché, mais…

Béatrice : Ouais, un peu prog.

Grégoire : Un peu prog… Au niveau des termes, je n’arrive pas trop le situer… c’est rock. 

 

Ce côté prog se retrouve en live, notamment avec certains morceaux qui peuvent durer plus longtemps ?

Grégoire : Oui, on peut aller jusque 8 minutes pour certains morceaux, mais il y en a également d’1 minute 30. 

Béatrice : Il y a des morceaux qui sont complètement mouvants, qui ne sont jamais interprétés de la même façon.

Grégoire : Il y en a où c’est très linéaire du début à la fin et où ça envoie, et d’autre où c’est plus progressif.

 

Est-ce que FauXcils est un groupe engagé ? On vous a notamment vus récemment sur un plateau au Portobello« More guitaristwomen on stage ».

Grégoire : Je ne dirais pas qu’on est un groupe engagé.

Béatrice : Engagés, je ne sais pas… On s’imprègne de tout ce qui est actuel. On compose généralement en fonction de notre état d’esprit, il y a donc l’environnement qui joue. Le groupe en lui-même n’est pas engagé.

 

La chanson « I Can’t Breathe » par exemple peut être vue comme une référence à la mort de George Floyd.

Béatrice : On peut la voir comme ça. Mais quand on l’a écrite au début, on sortait du confinement et Alex a voulu que ce soient ces paroles.

Grégoire : Cette chanson est plus en rapport au Covid qu’à George Floyd. La coïncidence est que la chanson est sortie un peu en même temps. Il n’y a donc pas vraiment de rapport direct.

Béatrice : A titre personnel, chacun a ses engagements.

Grégoire : Mais on ne fait pas passer de message par le groupe. On ne défend ni ne dénonce de cause. C’est vraiment pour la musique.

Béatrice : Ça ne veut pas dire que ça ne peut pas arriver.

Grégoire : Oui, on ne s’interdit rien, mais ce n’est pas le nerf de nos compos.

 

Dans FauXcils, il y a la particularité de la voix de Béatrice. Tu peux nous en parler ? As-tu eu une formation lyrique par exemple ?

Béatrice : Oui, j’ai une formation classique, quasiment 15 ans de Conservatoire. A la base, j’étais instrumentiste, je jouais de l’orgue liturgique. J’ai eu l’occasion de faire un peu de chorale lorsque j’étais au collège. On m’a dit que j’avais une jolie voix et demandé si je ne voulais pas m’entrainer un peu et améliorer ça. J’ai accepté et j’ai commencé le chant lyrique pendant 4 ou 5 ans avant d’arrêter complètement. Ça ne m’allait pas et j’ai failli arrêter complètement la musique à cause de ça.

Grégoire : Béatrice a une double casquette, parce que vu qu’elle a un groupe de metal, elle peut jongler entre ce chant lyrique et le scream.

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Pour le scream et la voix saturée, tu n’as pas pris de cours ?

Béatrice : Je l’ai fait totalement en autodidacte, mais la formation classique m’a aidée à m’aiguiller, par exemple pour savoir comment ne pas se blesser, parce que ce n’est tellement pas instinctif comme technique.

 

La technique est la même pour le lyrique et le scream ?

Béatrice : Pas du tout. Ça demande un tonus et une rigidité énorme, et en même temps une souplesse dingue. Il faut réussir à allier les deux et c’est un peu compliqué parfois.

 

Et lequel est le plus difficile ?

Béatrice : C’est vraiment très différent. Enchainer les deux sur un même titre est risqué, mais quand tu sais où te placer, et à force de travailler, la transition ne se fait pas si mal.

Grégoire : Il faut noter que ça fait vraiment partie de notre patte. Les gens qui viennent nous voir sont à chaque fois étonnés de la voix de Béa. Avec ça et les sons de guitare d’Alex, les gens sont sur le cul. Même pour moi, quand elles commencent une musique à la voix et que je ne joue pas, ça fait hyper plaisir.

 

Vous avez sorti votre premier EP « EP 001 » le 21 avril. Pourquoi avoir attendu si longtemps pour le sortir ?

Béatrice : Euh… On donne la vraie version ou on en donne une fausse ? (rires). 

 

A l’origine, j’avais entendu que la sortie devait avoir lieu en décembre…

Grégoire : Tu as entendu ça ? Oui, on l’a dit en décembre et puis…

Béatrice : La vie, tout ça tout ça…

Grégoire : Il n’y a pas vraiment de raison entre décembre et la sortie qui a lieu maintenant… Sachant qu’on l’avait enregistré bien avant ça. On s’est même posé la question à un moment si on le sortait ou si le « jetait ». On s’est dit que ce serait bête de ne pas le sortir.

Béatrice : On s’est aussi posé la question de savoir si on faisait un album.

Grégoire : Comme toujours, plus le temps passe, plus il y a des trucs qui arrivent et qu’on veut rajouter. Il fallait le sortir à un moment.

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Les deux morceaux « Fauxcils » et « I Can’t Breathe » que l’on connaissait déjà sont sur l’EP. Pouvez-vous nous parler de « EP 001 » ?

Grégoire : Il y a six titres sur l’EP. Dans l’ordre il y a « Intro », « Fauxcils », « I Can’t Breathe », « Anymore », « Golden Star » et en track bonus « Freedom P » qui dure 1 minute 30. Tout a été enregistré avec Thomas de l’Etourneur. On l’a fait en deux fois, la première pour « Fauxcils » et « I Can’t Breathe », et on est retournés chez Thomas pour les autres morceaux afin d’avoir une cohérence de travail. L’EP a été masterisé par un ami, Matteo Piquenot. On retourne en studio le 23 mai, et là on va enregistrer à La Licorne à Rennes avec les membres de Springfire. Ils sont en formation là-bas, et pour le rendu de formation, un membre du groupe doit enregistrer quelqu’un, et on a dit qu’on aimerait bien enregistrer une des chansons. Le morceau qu’on va enregistrer est un morceau qui nous est cher parce qu’il plait bien en live. C’est le dernier morceau de notre set sans compter le rappel. Ma partie est très simple et efficace, et il y a toute cette performance vocale de Béa qui commence toute seule a cappella. Au Portobello, le public a commencé à crier après 20 secondes de chanson, on était contents. Ce titre-là est efficace, on l’a appelé « Nina » en référence à Nina Hagen. On aimerait bien le cliper, comment, où et quand, je ne sais pas encore.

Béatrice : Enregistrer ce morceau à La Licorne nous permet d’avancer aussi. 

Grégoire : Et aussi pour voir une autre façon de travailler. Ça va être une bonne expérience.

Béatrice : La sortie de cet EP nous permet de tourner une page musicale.

 

Le prochain enregistrement sera plus prog ?

Béatrice : Il y a du prog, un peu de néo…

Grégoire : Chaque chanson a un style un peu à part, donc on ne peut pas dire que ce ne sera que prog. On a une compo « Time to Dance » qui est très Alex pour le coup.

Béatrice : Très Cure, très new-wave.

Grégoire : C’est vrai que lors d’un de nos derniers concerts par exemple, quelqu’un est venu me voir et m’a demandé si c’étaient des reprises parce qu’il y avait tellement de styles… Eh bien non, ce n’est que de la compo et c’est varié dans les styles. Je pense que ce sera aussi varié pour le deuxième EP. 

 

Comment avez-vous connu le groupe Springfire ?

Grégoire : Je l’ai connu avec Matteo qui nous a masterisé. On s’est retrouvés à faire un film pour son master aux Beaux-Arts, et on a monté un tout petit groupe pour une chanson et une scène du film. Il y avait cette équipe qui nous sonorisait. J’ai rencontré les membres comme ça, et de fil en aiguille, on s’est recontactés. J’aime beaucoup ce qu’ils font, et comme ils sont à Caen, c’est assez simple.

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Il y aura des collaborations musicales avec eux ?

Grégoire : On a des plateaux communs sur des concerts, mais sur le plan musical, ça n’a rien à voir. Même si eux aussi ont une palette très large, je dirais que FauXcils est plus une musique de nuit et Springfire une musique de jour. Je ne sais pas pourquoi, mais quand je les ai vus, je me voyais à la plage, une musique un peu pop et solaire.

 

Le côté « musique de nuit » pour FauXcils vient peut-être aussi de l’importance des lumières dans vos sets ?

Grégoire : On a une esthétique scénique.

 

Justement, comment vous est venue cette idée des peintures phosphorescentes ?

Béatrice : Au début, on avait sorti des faux-cils (rires).

Grégoire : Cette idée s’est un peu confirmée sur le clip « Fauxcils » et on s’est mis de la peinture sur le visage. On s’est attribué chacun une couleur, mais c’est variable aussi, on pourrait très bien en faire une en noir.

Béatrice : C’est venu aussi avec notre esthétique un peu underground. On était en train de jouer au fin fond de la cave, et on a décidé de mettre de la lumière noire, des trucs fluos, des cordes vertes…

Grégoire : L’histoire des faux-cils, ce n’était pas pour se moquer du make-up… mais ce qu’il y a de drôle, c’est que quand tu tapes « FauXcils »sur Youtube, tu trouves plein de nanas qui se mettent du maquillage... c’est drôle. On n’y avait pas pensé au début au niveau du référencement, mais bon… C’est marrant cette vignette qui apparait au milieu de tous les make-up. On met des faux-cils en live, mais ça peut évoluer.

Béatrice : Evoluer, oui, mais garder l’esprit. On est partis de trucs un peu plus excentriques pour arriver à des trucs un peu plus sobres. On continue de peaufiner.

Grégoire : Il y a une cohérence. Sur le dress code, on est très sobres, on ne porte pas de couleurs. Ça marche mieux quand on a de la lumière noire, parfois on ne l’a pas. Il y a des live où on ne s’est pas maquillé parce que ça ne valait pas le coup.

Béatrice : Dehors en plein soleil, est-ce que ça vaut le coup d’avoir de la peinture qui dégouline sur le visage…

Grégoire : Après, que ça fasse un peu dégueu, ce n’est pas gênant, ça va avec la musique et le style. Ça fait notre identité.

 

La pochette de l’EP est elle aussi très sobre, en noir et blanc. Il n’y a pas ces couleurs qui ressortent. Pourquoi ?

Grégoire : C’est moi qui l’ai designée. Quand je mets de la couleur, soit c’est de la monochromie ou des choses de la même gamme. J’aime bien le noir et blanc. Cette pochette vient d’une photo qu’on a faite tous les trois… et on n’est pas dessus. C’est un zoom qui vient de cette photo. Notre logo n’est pas en couleur non plus.

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Et le titre, « EP 001 » ?

Grégoire : On n’avait pas trop d’idées pour le titre, c’est venu comme ça…

 

On parlait tout à l’heure de Springfire, y a-t-il d’autres groupes ou artistes avec lesquels vous êtes proches, à Caen et en Normandie ?

Grégoire : Il y a l’autre groupe de Béatrice, The Last Ones Standing. On a également joué avec Denise Broke Your Bones. Je suis en train de monter un projet avec Mattéo. C’est lui qui compose et il a besoin de musiciens. Ça n’a rien à voir avec FauXcils, c’est une batterie un peu plus pop légère.

Béatrice : A Caen, on est un peu des ovnis. J’ai l’impression qu’il y a des styles qui sont très arrêtés. Peut-être que les gens ont beaucoup d’a priori sur nous… Ce n’est pas grave, on fait les extra-terrestres dans notre coin (rires).

Grégoire : Disons qu’on ne se travestit pas musicalement, parce qu’on n’a pas envie et qu’on joue pour le plaisir.

Béatrice : C’est pour ça qu’on n’a toujours pas de label et qu’on est toujours en indépendants.

 

Y a-t-il de votre part, une volonté de rechercher de label ?

Grégoire : Rechercher est peut-être un grand mot, mais oui, ce serait bien. Pas nécessairement un label ici, ni même en France.

Béatrice : Il y a plein de trucs qui nous déchargeraient, notamment la charge mentale. Parce que prendre toutes les casquettes, faire la com, le booking, ça prend du temps.

Grégoire : Heureusement qu’on a Zoé qui nous aide pour la com.

Béatrice : Pour moi, c’est frustrant de faire le booking. Je le prends personnellement quand je ne reçois pas de réponse ou quand on me dit non…

Grégoire : Il ne faut pas le prendre personnellement, parce que ça arrive souvent de ne pas avoir de réponse, c’est monnaie courante.

Béatrice : C’est pour ça que ce n’est pas mon travail et que j’aimerais bien que quelqu’un d’autre le fasse à ma place avant d’aller me mettre en boule dans un coin (rires). 

Grégoire : Avoir un booker nous donnerait un bon coup de pouce.

 

Vous avez joué au Fury Bar le 22 avril. Une autre date est prévue le 24 juin au 3 Pièces. D’autres dates sont prévues ?

Grégoire : On partage le plateau avec Springfire le 24 juin. On joue également à l’Abbaye de Jumièges le 18 juillet pour Mardis Musique et on est programmés à Bayeux dans le cadre de Zique au Parvis le 22 juillet.

    


 

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